Bonjour lecteur, fidèle de ce blog ou arrivé ici par hasard, aujourd’hui j’ai décidé de prendre le pouvoir !
Le pouvoir des mots.
Je ne l’ai pas volé. Je l’ai accepté. Parce qu’il m’a gracieusement été proposé par le maître des lieux.
Alors, j’en dispose. Certaines invitations se refusent et d’autres pas.
Signé : Myriam
8 mars, promotion des femmes, femmes en promotion
Un jour, Jérémie m’a proposé de signer un texte sur son blog.
Jusqu’à ce matin, je n’avais trouvé ni sujet, ni justification qui vaille l’importance que je lui accorde pour accepter.
En début de semaine, j’ai reçu deux invitations de blogueurs pour écrire sur leur blog.
Pour aujourd’hui 8 mars.
Attention, pas le 7 ou le 9. Non. Le 8 mars. Exclusivement.
Je n’aurais donc pas le choix dans la date ?
Note : No pun intented, comme on dit chez moi et en anglais quand il y a risque de dérapage humoristique graveleux.
Pourquoi le 8 mars ? Parce que c’est la Journée Internationale (des Droits) de la Femme.
Ou plutôt DES Femmes.
Car, exceptées la Béatrice de Dante, la Dulcinée du Toboso, éternelle fiancée de Don Quichotte et la Berthe, épouse d’Alexandre-Benoît Bérurier, désolée de mettre ainsi les pieds dans le plat, mais la Femme, avec un grand F, comme le Jeune avec un grand J, n’existe pas.
Alors, accepter ou refuser ces invitations à écrire le 8 mars, Journée Internationale des Femmes, sur un blog masculin ?
Je me promène sur le fil de l’indécision. Entre un oui et non.
- Intéressée pragmatique.
Va falloir que je range un peu mon blog, ça peut faire venir du monde si j’écris chez xxx. J’habille mes lettres comment ? Je mets quel style ? Casual letter, sophistication proustienne ou sport négligé façon madame Sans-Gêne ?
- Agacée amère.
Quand je pense que jamais il ne m’a demandé de signer sur son blog et il me demande ça aujourd’hui. Un 8 mars.
Et si j’avais été secrétaire, il aurait attendu la journée des secrétaires pour me le proposer ?
- Orgueilleuse égocentrique.
Alors ça, ça flatte mon ego pas toujours au zénith. Remarque, je le vaux bien.
- Cynique féministe. (à imaginer drapée dans ma dignité outragée)
Quoi ? Les posts de la journée tous écrits par des filles ? Et lui, il fait quoi ? Il joue à Guitar Heroe toute la journée en regardant le compteur tourner ? Jamais, tu m’entends, jamais je ne cautionnerai l’esclavagisme d’un bloggeur qui fait bosser des filles pendant qu’il se tourne les pouces. Faut pas pousser.
(rires. c’est une comédie parodique, n’oubliez pas).
- Amusée taquine.
Il la cherche vraiment, la polémique. Il a pensé à ses trolls préférés qui vont encore trouver de quoi l’accuser de tous les maux de la terre ? Profiteur, exploiteur, hors sujet, opportuniste, et j’en passe, et des meilleurs.
- Capricieuse imbue.
Si j’accepte, et j’ai bien dit, si, je veux et j’exige la tranche de 7h30.
C’est la plus productive. D’ailleurs à la radio, l’antenne est squattée uniquement par des hommes à cette heure là. C’est ça ou rien.
Finalement, je n’écrirai chez aucun de ceux qui m’ont invitée à écrire le 8 mars.
Non. Quitte à écrire un 8 mars chez un homme, je préfère écrire ici.
D’abord parce que cela m’amuse d’écrire chez un Jérémie qui tient parfois des propos dopés à la testostérone pour faire réagir son monde.
Ensuite, parce que je sais l’authenticité de sa sensibilité et de celle de ses proches à ce type de cause.
Enfin, parce que pour lire régulièrement ce blog et les commentaires qui le ponctuent, je t’aime bien, toi le lecteur/commentateur qui a ses habitudes ici.
Donc, comment parler de Journée internationale des Femmes ? Ma capacité d’indignation est toujours en alerte, mais je n’ai pas de mots pour verbaliser ces maux-là.
Et le sujet est imposant dans sa globalité. Trop pour moi. Je ne sais par quelle face l’attaquer.
Plus encore depuis que j’ai lu le Livre Noir de la Condition des Femmes, je suis pleine de questions et vide de solutions.
Pourquoi, pour quoi encore aujourd’hui, 8 mars 2009, des femmes sont violées, voilées, mutilées, cloîtrées, déplacées, lapidées, négociées et marchandées contre leur volonté ?
Pourquoi, quand il s’agit de viol ou de violences conjugales, privilégie-t-on les explications culturelles et/ou religieuses dans les pays du Sud pour se référer à des causes d’ordre psychologique et/ou individuel dans les pays du Nord ?
Pourquoi dans certains pays les femmes sont-elles davantage brutalisées quand elles sont instruites et qu’elles accèdent à l’autonomie ?
Et pourquoi, partout, les femmes sont-elles les plus pauvres d’entre les pauvres… ?
Je n’ai bien sûr pas de solution universelle. Alors voici mon message très local :
A toi, l’auvergnat qui sans façon, m’as cordialement invitée à écrire sur ton blog en ce jour et dont j’ai refusé l’invitation, si tu me lis ici, pas d’offense. Ni pour celles qui ont écrit chez toi. Tu sais et tu comprends l’outrance opportune d’un titre pour attirer le chaland.
Et je sais pour te connaître que ton invitation partait d’une bonne intention.
De celles dont on fait des pavés qu’on jette dans les mares 😉
A toi Jérémie, merci pour cette invitation. Et plus encore de m’avoir laissé décider du sujet et de la date.
Enfin, à vous, blogueurs mâles, qui avez un jour caressé l’idée d’inviter de la femelle à écrire sur votre blog, proposez-lui d’écrire ce qu’elle veut et quand elle veut.
Et pas seulement le 8 mars.
Ce qu’elle veut la femelle, quelles que soient sa nationalité, sa culture, sa couleur et sa religion, c’est se confronter au vertige d’avoir à décider pour elle-même.
A condition que l’éducation qu’elle a reçue, quand elle a eu l’opportunité d’en recevoir une, lui permette d’envisager la possibilité de prendre des décisions.
Prendre des décisions. On se demande bien à qui …